♦ Des filles rebelles dans des robes sublimes font la fête jusqu'à l'aube. Des garçons irrésistibles aux sourires machiavéliques ont des intentions suspectes. Mensonges, secrets et scandales. Manhattan... en 1899.

♦ 1 siècle et 13 ans ont passé depuis. Nous sommes toujours à Manhattan mais en 2012. L'île New yorkaise est toujours réputée pour son luxe et ses habitants délurés. Comme leurs ancêtres, ils aiment faire la fête. Ils ont gardé la tradition des bals en robes et costumes de 1899. Les mentalités sont toujours les mêmes : sexe, alcool et drogues. Toujours le même refrain. You are born to be wild.

Le 15 décembre 1899,

Chère Elisa,
j'ai le plaisir de vous convier à une réception donnée en l'honneur de mon père ce dimanche prochain.
Je serais ravi de vous y accompagner pour une danse. J'espère que vous y répondrez favorable.

Cordialement,
John Linton

Élisa replia la lettre. Monsieur Linton comptait donc bien se présenter aux élections. Devenir maire lui donnerait encore plus de prestige, si cela put être possible. Elle déposa la lettre sur le bureau et s'approcha de la fenêtre. Dehors, un léger vent glacé suffisait à vous dissuader de sortir, et la neige tombait toujours autant. Se rendre au bal ne serait pas une mince affaire, il faudrait revêtir un vêtement de fourrure pour ne pas attraper froid, car la mode était aux robes qui laissaient apparaître les épaules cet hiver. Heureusement, les gants montants permettaient au moins de garder les mains au chaud. Élisa songea à la robe qu'elle allait revêtir. Elle imagina une belle robe bleue électrique, simple mais élégante. Il lui faudrait se rendre chez le couturier cet après-midi. Quant à sa coiffure, elle se contenterait de laisser cascader ses longs cheveux bruns dans le dos. Les hommes en étaient fous. Elle repensa au dernier article de presse publié par le Times. Le journaliste n'avait cessé de faire d'éloge sur la belle chevelure de la demoiselle ainsi que sur ses bonnes manières. Sa présence avait été un succès inestimable. Cependant, ses bonnes critiques avaient été, comme toujours, quelques peu ternis par le tabloïd Rumeurs de la ville. Ce journal se construisait uniquement sur des potins et témoignages en tout genre. Élisa avait pu y lire bien des critiques et des mensonges. Personne n'y échappait, surtout pas l'élite de Manhattan. Mais cette fois ci, elle commettrait un sans faute. Après tout, ne serait-elle pas accompagné par John Linton, fils du futur maire et héritier de la compagnie de pétrole de ce dernier ? Un sourire naquit sur ses lèvres, oui tout sera parfait. Et tout ses désirs inavoués prendraient enfin forme. A Manhattan, tout le monde est animé par ce genre de désirs mais très peu d'entre eux y voient le jour. Alors pour ne pas se ridiculiser, chacun préférait les garder pour soit. C'est ce qu'on appelle des Undisclosed desires ici.


Septembre 2012,
complots, potins et événements mondains font toujours fureur à Manhattan. La tradition des bals a été perpétuée, et tenue d'époque obligée. Les jeunes femmes attendent impatiemment de pouvoir revêtir de longue et belle robe qui mettent leurs courbes en valeur. Les jeunes hommes, eux, y seront ravi de faire danser madame afin de recevoir les consentements qu'ils attendent. Et si ce n'est pas le cas, une bouteille de bourbon les attends toujours au bar. Mais tout ce remue ménage n'est pas sans les regards envieux des autres habitants, ceux qui ne font pas parti de cette classe si fermée. Leur plus grande vengeance sera d'avoir son témoignage publié dans les tabloïd. Gare à vous Ladies et Gentlemens, vos fais et gestes sont surveillés. Car ici bas, les undisclosed desires y sont tout autant ambitieux.